Mbaye Fall est sorti de l’une des meilleures écoles de formation, sous la houlette des Diack depuis le Foyer et après le Jaraaf de Dakar. C’est un footballeur au registre technique avéré, au talent indiscutable, doté d’une lourde frappe et ayant le sens du déplacement, du placement et de la solidarité dans le jeu. L’ancien centre avant du Jaraaf de Dakar en a ébloui plus d’un, au stade Demba Diop, avec ses dribbles déroutants, ses feintes de corps, son jeu de tête gagnant et sa force de pénétration sans commune mesure. L’homme avait, en plus, un sens élevé de la discipline et de l’éthique sportive.
Ses prises de balle faisaient vibrer les foules, ses coups de boutoir faisaient trembler les filets et les défenses adverses. On l’appelait le Prince de Demba Diop. Mbaye Fall a marqué son temps.

Footballeur de génie, il alliait talent, élégance et efficacité. International à 17 ans, comme un certain Pelé, il a forcé l’admiration du Président Senghor. Celui-là même qui l’avait tiré de son «exil» français, pour le football sénégalais. Avec le Jaraaf, son club de toujours, il a remporté trois fois la Coupe du Sénégal (1979, 1982, 1983) et 2 titres de champion (1975, 1982). Cité par la presse sénégalaise parmi les trois meilleurs footballeurs sénégalais du cinquantenaire avec El Hadji Diouf et feu Jules François Bocandé, il a troqué, depuis, shorts et crampons contre costumes et cravates. Derrière son bureau, en plein cœur de Dakar, le patron d’une grande boîte de transit et d’import-export n’a pas moins réussi sa reconversion à 57 ans. De tout cela, il en parle. De sa riche carrière, ses meilleurs souvenirs, ses déceptions, ses regrets, sa vision du football… « Mbaye Fall était un génie du football. Un des meilleurs que le football africain ait produit avec feu Matar Niang » dixit Babacar Louis Camara

Mbaye Fall et à sa droite Seydou Ba