Equipe du Jaraaf saison 1969-1970.
Cette photo a été prise lors de la demi-finale de la coupe du Sénégal opposant le Jaraaf à la Linguère de St Louis.
Le Jaraaf remporte la victoire sur le score de 2-1.
Cette équipe a pour particularité d’être la première à jouer tout une saison sans la moindre défaite. A cela s’y ajoute que durant cette saison il a fait un doublé coupe-championnat.
Debout: Edouard Gnacadia, Matar Niang, Abou Diop, Toumani Diallo, Issa Mbaye, Vieux Faye
Accroupis: Farath Adnan, Pape Dieme, Petit Dia, Bamba Diarra, Pape Ndiaye, Louis Camara
Debout: Pagaille Sow (Premier Entraîneur du Jaraaf après la fusion en 1969) Toumani Diallo, Madiagne, Maodo, Abou Diop, Limamou, Issa Mbaye, Vieux Faye, Demba Mbaye.
Accroupis : Bamba Diarra, Attila, Gnacadia, Petit Dia, Matar niang, El hadji Fall, Louis Camara.
Diakoula CISSE
Palmarès 1969-1970
-Vainqueur de la Coupe Du Sénégal Senior
-Vainqueur de la Coupe du Sénégal Junior
-Championne du Sénégal après un parcours Sans Faute
-Vainqueur de la Coupe de l’O.I.T
-Finaliste de la Coupe du Gouverneur de la Région du Cap Vert
Babacar Louis Camara est le premier buteur sénégalais à la Can.
LA RÉFORME DE LAMINE DIACK IL YA 50 ANS a donné naissance au Jaraaf
L’ASC le Jaraaf est alors issu de la fusion entre le Foyer France-Sénégal (créé en 1933) et les Espoirs de
Dakar (1955) avec plusieurs disciplines (athlétisme, boxe, natation, cyclisme, football, basket, handball, jeu de dames, lutte, judo, tennis de table, volley-ball.
Ce Duo Matar Nianget Louis Camara étaient un duo d’artistes du ballon rond, sans doute le plus beau Duo de l’histoire du football local, en 1969-1970 ils avaient remporté le championnat local sans la moindre défaite durant toute une saison, infligeant à leurs adversaires des défaites par au moins 3 buts d’écart, la presse locale appelait cette équipe le « Tout Puissant Jaraaf »
Juniors du Jaraaf 69/70 où on retrouve par un simple zoom des joueurs qui plus tard écriront l’histoire du club Mbaye Fall, Eusebio, Mbaye Mbengue, Torpe Diagne, Amadou kouta pour ne citer que ceux-là
Matar Niang
Matar Niang (Paix à son âme) aurait eu 61 ans le jeudi 20 janvier 2005, si la Grande faucheuse n’était pas passée par là un certain 11 mai 1979. Celui qui était considéré comme l’un des meilleurs, sinon, le meilleur footballeur sénégalais de tous les temps, n’avait que 35 ans quand il a été terrassé par une crise cardiaque en France.
Son partenaire dans les équipes scolaires et surtout en sélection nationale, Yatma Diop, actuel directeur technique de l’ASC les Jaraaf de Dakar, n’hésite pas, quand il parle de Matar Niang, de le qualifier »de surdoué du football ».
»Il est sans conteste le plus grand footballeur du Sénégal, mieux je pourrais même dire africain, emboîtant ainsi le pas au Malien Salif Keïta », souligne Yatma Diop, l’un des premiers footballeurs sénégalais à avoir évolué en professionnel à Amiens(France).
Sur Matar Niang, le directeur technique de l’équipe de la Médina est intarissable, usant de superlatifs pour parler de lui comme d’un phénomène sur les aires de jeu, tellement il était très au-dessus de ses partenaires et adversaires ».
»Et surtout il avait tout pour lui. Il était grand comme Pape Bouba Diop, élégant, beau gosse et sérieux », se souvient-il avant d’ajouter: »je ne suis pas surpris qu’il n’ait pas eu la carrière qu’il méritait, parce que dans nos traditions un seul homme ne peut accumuler sans coup férir autant de qualités ».
Matar Niang qui fut un pilier de l’équipe nationale à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 1965, n’a joué qu’en Deuxième division française à Aix de 1969 à 1971, à Amiens en 1972, à Cambrai de 1973 à 1974 puis à Cholet de 1974 à 1976, après avoir évolué aux Espoirs de Dakar, puis au Jaraaf, né de la fusion en 1969 entre le club précité et le Foyer France Sénégal.
»Au cours d’un match de coupe de France, il a été tellement bon contre le FC Nantes que les dirigeants de cette équipe ont fait des pieds et des mains pour le recruter », se rappelle encore, avec une pointe d’admiration dans la voix, Yatma Diop.
Avant le FC Nantes, plusieurs clubs du Sud de la France avaient tenté d’enrôler le »phénomène sénégalais », mais en vain, a ajouté M. Diop, selon qui Matar Niang a voulu rester amateur »parce qu’il y avait comme quelque chose de bizarre chez ce garçon arrivé dans le haut niveau tardivement et qui n’aimait pas le football ».
»Il avait tout pour réussir en football, mais il refusait les contraintes liées au haut niveau comme les stages et les regroupements », a expliqué Yatma Diop, soulignant que c’est la raison pour laquelle Matar Niang avait raté la CAN 1968 à Asmara. Selon Yatma Diop la présence de Matar Niang évoluant dans un »rôle de 9 et 10 à la fois » aurait donné une toute autre allure à l’équipe sénégalaise de l’époque.
Matar Niang, a-t-il dit, savait donner la passe juste et à lui seul il pouvait gagner ou faire gagner un match.
Invité, samedi dernier, d’une émission de la télévision nationale, le président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack citant les joueurs qui l’ont marqué, a insisté sur le nom de feu Matar Niang.
M. Diack, ancien membre du staff technique des Lions à Asmara 68, a ensuite regretté de n’avoir pas eu la chance de disposer de ce footballeur dès son jeune âge.
Il pensait certainement pouvoir alors convaincre le surdoué de l’étendue de son talent et des possibilités qui s’offraient à lui, puisque si l’on en croit Yatma Diop, Matar Niang ne prêtait guère attention à sa notoriété.
»Il souhaitait même raser les murs et je me rappelle qu’un jour, il a simulé une fatigue à la mi-temps d’un match international contre le Mali pour ne pas revenir sur le terrain où un supporter le prenait à partie », se souvient Yatma Diop précisant qu’il »était toutefois loin d’être un indiscipliné ».
Matar Niang »était plutôt du genre nerveux et je pense sincèrement qu’il y avait quelque chose de surnaturel chez ce garçon », a-t-il ajouté, décrivant le défunt joueur comme »celui qui aurait pu faire gagner la CAN 1968 et nous qualifier pour la première fois à une Coupe du monde depuis 1970 au Mexique ».
Source : APS